Séquence 2 : Animation pour les 11-14 ans

Objectifs de séance

  • Je découvre qu’il y a des questions difficiles qui ne peuvent pas être résolue de manière simple et binaire (par une réponse en oui ou non)
  • Je réfléchis aux différentes manières de réagir devant un « cas de conscience »
  • Je découvre la sagesse de Dieu qui aide au discernement
  • J’apprends à débattre en exprimant mon opinion, en cherchant à argumenter ce que je pense pour convaincre et aussi éventuellement être convaincu par les arguments des autres.

1 Rois 3.16-28 : le jugement de Salomon

Romains 12.2 : apprendre à discerner

 

Accroche : Sondez vos cœurs et vos consciences !

  • Pour chaque situation donnée, les enfants devront répondre le plus sincèrement possible. Rayer les options non choisies. Avertir les enfants qu’ils devront argumenter leur choix à la fin devant le groupe.
·       Situation ·       Premier choix ·       Deuxième choix ·       Troisième choix
·       Je suis témoin d’une bagarre entre un garçon et une fille. ·       Je tente de les séparer. ·       Je défends un des deux en tapant sur l’autre. ·       J’appelle du secours.
·       Mon portable a disparu dans les vestiaires de l’école et je pense savoir qui est le voleur.

·

·       J’essaie de le récupérer moi-même en allant fouiller son sac. ·       Je vais le dénoncer au CPE ou au surveillant. ·       Je demande l’aide de mes camarades pour me venger.
·       Mon meilleur ami a menti à ses parents sur son emploi du temps en me prenant comme alibi. ·       C’est mon meilleur ami, je ne peux donc pas le trahir et je ments à ses parents. ·       Je fais comprendre à ses parents que c’est compliqué, que je ne sais pas… ·       Je dis la vérité à ses parents, il n’avait pas à me mêler à ses affaires.

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·       Je trouve un billet de 20 € au pied du bureau de mon professeur. ·       Je le lui donne immédiatement. ·       Je le garde car rien ne prouve qu’il soit à mon professeur. ·       Je le prends pour le donner à la collecte de l’Église.

·

·       Mon pire ennemi a perdu ses lunettes en tombant et je viens de les retrouver. ·       Je les laisse là où elles sont. ·       Je les ramasse et je lui demande de s’excuser avant de les lui rendre.

·

·       Je marche dessus pour les casser et je les lui rends en disant que je les ai trouvées cassées.

 

  • Organiser le débat sur les différentes attitudes à adopter dans une situation donnée : Avez-vous été sincères dans vos réponses ? Avez-vous hésité ? Pourquoi ? À quel moment est-on « juste » ? Pourquoi est-ce parfois difficile de trouver l’attitude juste ?
  • Variante en match d’improvisation : on peut faire de cette accroche un match d’improvisation en formant des équipes qui s’affrontent autour d’une même situation (colonne 1) tirée au sort. Comme dans les matches d’improvisation, ceux qui ne jouent pas servent de public et s’expriment soit en jetant des pantoufles (en signe de mécontentement) soit à l’applaudimètre (en signe d’approbation).

 

Animation biblique : 1 Rois 3.16-28, le jugement de Salomon

  • Le jugement de Salomon, est un épisode de la vie du roi Salomon qui est raconté dans le premier livre des Rois (3.16-28). Le roi Salomon tranche le litige entre deux femmes qui prétendent être la mère d’un même enfant. La solution trouvée par Salomon – couper l’enfant en deux et en remettre une moitié à chacune des femmes – permet se découvrir quelle est la vraie mère (celle qui refuse le verdict et préfère que l’enfant vive, et qui ainsi pourra le voir). D’après la Bible, cet épisode illustre la sagesse du roi. Comme l’écrit le pasteur Patrice Rollin : « Le français est bien injuste avec Salomon. Car en français l’expression “un jugement de Salomon” est souvent employée à tort dans la presse pour désigner un jugement en demi-teinte qui ne satisfait personne en refusant de trancher clairement. Un jugement “qui coupe la poire en deux” . Si l’épisode biblique était vraiment connu, cette expression “un jugement de Salomon” devrait au contraire désigner une décision de justice particulièrement nette, juste et habile, et qui manifeste une intelligence aiguë de la situation. »
  • Juger, et bien juger selon les jugements de Dieu, est donc dans la Bible, et dans tout l’Orient ancien, une attribution essentielle du roi. Gouverner et bien juger vont ici de pair ; on ne parle pas encore de séparation des pouvoirs à l’époque ; encore que comme source de la justice est en Dieu, cela induit logiquement la possibilité d’un jugement par Dieu du pouvoir lui-même. C’est dans ce sens qu’un des livres de la Bible s’intitule “Juges”. Ceux qui sont ainsi dénommés sont d’abord des personnages charismatiques suscités par Dieu. Leur fonction essentielle n’est donc pas d’abord de juger, ni d’exercer la justice dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui, mais bien de gouverner temporairement le peuple et quelquefois de combattre les agresseurs du peuple d’Israël. Et pourtant, ces hommes sont quand même appelés des ‘juges’, et il est écrit qu’ils jugent Israël, c’est-à-dire qu’ils le gouvernent sous la direction de Dieu. »

 

Proposition d’animation :

Étape 1 : Lire les versets 16-22 pour poser la situation. Laisser réagir librement (5 mn).

Étape 2 : En répartissant les enfants par petites équipes de 3 maximum, demander à chaque équipe d’imaginer la suite de l’histoire et de la jouer en la transposant aujourd’hui (10 mn).

Étape 3 : Faire jouer les suites possibles par les différentes équipes.

Étape 4 : Faire voter tous les enfants, chacun selon son opinion, quelle a été l’attitude la plus sage ? Pourquoi ? (10 mn)

Étape 5 : Lire les versets 23-28. Laisser réagir librement puis questionner à partir du verset 28 : en quoi Salomon a-t-il montré qu’il avait la sagesse de Dieu en rendant son jugement ?

Étape 6 : Lire Romains 12.2. Questionnements possibles : qu’est ce que cela veut dire pour vous de « vivre selon les coutumes du monde » ? Qu’est ce que cela signifie « renouveller son intelligence » ?

Étape 7 : Faire le lien avec l’histoire de Calvin et Castellion à propos de la condamnation à mort de Michel Servet.

 

Repères historiques : le débat entre Calvin et Castellion

  • On peut ici visualiser le DVD.
  • Il est aussi possible de choisir de raconter l’histoire en utilisant les visuels: (accéder aux visuels sur le site editions-olivetan.com) : Portraits des personnages, bulles avec ce que chacun disent ou pensent, leur étiquette religieuse, leur fonction…
  • Séquence 2 Castellion
  • Introduction:
  • Depuis les grands Conciles oecuméniques (rassemblement de tous les représentants et des théologiens de toutes les Églises), on s’est mis d’accord sur les fondements de la foi chrétienne. Ceux qui défendent des idées différentes ou contraires à la foi chrétienne sont alors considérés comme des « hérétiques ». Pendant des siècles, leurs idées vont tout de même circuler à travers le monde.

 

  • Dans les années 1550, Michel Servet, médecin espagnol (épingler son portrait), fait siennes quelques unes de ces idées jugées depuis longtemps comme hérétiques. Il est dénoncé et condamné par l’Inquisition (police religieuse) et espère trouver refuge et surtout faire valoir ses idées auprès de Calvin. Pour lui, la Trinité n’existe pas : Dieu, Jésus et le Saint-Esprit sont des « personnes » distinctes (épingler la bulle verte : Dieu + Jésus + Saint-Esprit = 3) De fait, il en déduit que Jésus n’est pas Dieu (épingler la bulle verte : Jésus ≠ Dieu) et que Dieu est le même Dieu pour les trois religions monothéistes : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam (épingler la bulle verte restante).Michel Servet
  • Jean Calvin, Réformateur français vivant à Genève (épingler son portrait), ne peut pas laisser dire ça. Laisser libre cours à ces idées prouverait aux yeux des catholiques que le protestantisme est une hérésie et que les protestants ne sont pas des vrais chrétiens. À ses yeux, il faut tout faire pour éradiquer ces idées dangereuses y compris par la force. Comme tous les autres, Calvin cherche à défendre la foi chrétienne en condamnant sévèrement Michel Servet. Il réaffirme le principe de la Trinité : Dieu, Jésus et le Saint-Esprit sont une seule et même personne. (épingler la bulle bleue : Dieu + Jésus + Saint-Esprit = 1) Pour expliquer ça aux enfants on peut utiliser l’exemple de l’eau : en glaçon, en vapeur ou en liquide, l’eau reste toujours de l’eau… Il en découle que Jésus ou Dieu, c’est pareil ! (épingler la bulle bleue : Jésus = Dieu)
  • Jean Calvin
  • Michel Servet représentant un danger pour le protestantisme naissant, Calvin pense qu’il faut l’empêcher de répandre ses idées ! Michel Servet est jugé par les responsables de la ville de Genève qui prennent soin de consulter tous les autres protestants en Suisse et en Allemagne. Tout le monde est d’accord et Calvin le premier. Servet est condamné à mort (épingler la bulle bleue restante) et envoyé au bucher…
  • Sébastien Castellion.jpg
  • Ayant été informé de cette exécution, Sébastien Castellion, un ancien élève de Jean Calvin, est très choqué par cette condamnation à mort d’un hérétique. (épingler le portrait de Castellion) En effet, Castellion est un fervent défenseur de la liberté de pensée : pour lui, nul n’a pas le droit de tuer quelqu’un à cause de ses idées (épingler la bulle orange « Tuer un homme, ce n’est pas tuer une idée, c’est tuer un homme. »). C’est une question de principe. Il fallait combattre Servet par les idées et les arguments et non en le jetant au feu. Seul contre tous, Castellion va donc s’opposer violemment à Calvin au nom de la liberté de conscience. Il défend également l’idée que nul ne connaît la vérité et qu’il faut lire la Bible en essayant de la comprendre et de l’interpréter en posant toutes les questions avec intelligence parce qu’il est impossible de la lire de manière littérale (épingler la bulle orange Bible = ?)

 

Débat

  • Il est intéressant d’essayer d’évaluer le débat entre Calvin et Castellion à la lumière du jugement de Salomon qui permettait de constater « que Dieu l’a rempli de sagesse pour rendre la justice » (1 Rois 3.28) comme sur l’appel de Paul aux Romains à ne pas suivre « les coutumes du monde où nous vivons » mais de laisser Dieu nous transformer en nous « donnant une intelligence nouvelle ». En essayant d’échapper à la caricature et à l’anachronisme qui jugerait le « méchant » Calvin face au « gentil » Castellion, c’est l’occasion d’une discussion avec les catéchumènes pour réfléchir avec eux sur l’intelligence et la sagesse qui vient de Dieu et qui permet de prendre des décisions justes dans des situations complexes.

 

Animation : Jeu du Marais

  • Le but du jeu est d’apprendre à exprimer son opinion, à argumenter pour convaincre et aussi éventuellement être convaincu par les arguments des autres débatteurs. Le tout dans un cadre bienveillant qui ne juge pas et qui ne conclut pas en donnant LA bonne réponse. Tout l’intérêt du jeu réside dans l’apprentissage du débat lui-même.
  • Dans un espace vide relativement grand on trace sur le sol avec de la corde ou de la craie 2 lignes pour séparer la salle en 3 parties égales.
  • Sur la place droite, le camp des « je suis d’accord ». Sur la gauche, celui des « je ne suis pas d’accord » et au milieu, c’est le « marais » (le camp où on reste quand on ne sait pas ou que l’avis est mitigé).
  • L’animateur introduit le jeu, explique que le but est de permettre à chacun de donner son avis dans le respect de tous et qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Il affiche une affirmation sur le mur (ce n’est pas une question mais une affirmation formulée nécessairement de manière à ce qu’elle puisse être interprétée de différentes manières).
  • Les jeunes occupent l’espace, en fonction de leur conviction. Ils ont le droit de changer de place au fur et à mesure de la discussion. Un temps d’échange permet aux différents groupes de s’expliquer, simplement. Attention à garder l’accueil des diverses opinions, avec beaucoup de bienveillance et de joie (on rit souvent !).
  • Quelques exemples d’affirmations:
  • Il faut éliminer ceux qui mettent en danger la société.
  • – Je suis contre la peine de mort, sauf dans certains cas.
  • – C’est idiot de mourir pour des idées.
  • – Pas de pardon pour les terroristes !
  • – On ne peut pas tuer une idée, même si elle est dangereuse.
  • Retour sur l’expérience du jeu :
  • Chacun doit pouvoir s’exprimer librement sur son ressenti, ses émotions, ce qui lui a paru difficile, facile…

 

Temps de prière

  • Demander aux enfants d’identifier des questions difficiles qui les embarrassent et pour lesquelles ils ne trouvent pas de réponse. Les jeunes sont invités à les écrire de manière anonyme sur un petit papier qui ne sera pas lu en public mais qui leur permet de « déposer » la difficulté devant Dieu.

La prière sera conduite par un adulte qui apaise et dédramatise en partageant devant Dieu le fait que les adultes sont eux-aussi confrontés à des questions difficiles pour lesquelles on se sent déchirés, la conscience tiraillée. La prière aura pour objectif de tout déposer devant Dieu, d’implorer son esprit de sagesse et de discernement et de dire le pardon de Dieu pour les erreurs de jugement passées.

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